Je … d’écriture

Il y a douze ans, à l’occasion du nouvel an, j’avais écrit cette petite fable …
c’était en 1997 … à l’époque je n’avais pas de blog …
mais bon … 1997 ou 2009 … l’année commence toujours de la même manière …
par le 1er janvier …

Un vieux contrebandier, depuis bien des années,
traversait la frontière avec son bourricot .
Il voyageait la nuit, connaissait les sentiers,
marchait sans faire de bruit, et suivait les corbeaux .

A chaque nuit sans lune, c’était toujours pareil,
il partait de chez lui, suivi de son baudet,
franchissait la montagne, les yeux pleins de sommeil,
et parvenait sans peine au refuge étranger .

Arrivé à ce lieu, il fallait marchander,
discuter le contrat, négocier le matos,
puis payer en  euros et charger le mulet,
enfin vite partir, pour ça, c’était craignos …

Il devait parvenir avant le petit jour
aux portes de chez lui, retrouver sa bergère,
mais il appréhendait, mystère de l’Amour,
son retour,toujours, avait un goût amer …

Amer comme le thé qu’elle lui préparait
dès le petit matin, et pour lui faire plaisir,
alors qu’il ne pouvait, et ça, elle le savait,
sentir un bol de thé sans se faire vomir …

A chaque expédition c’était toujours ainsi,
non, il ne craignait plus les douaniers, les brigands,
mais ce qu’il redoutait, c’était cette cup of tea,
qu’il devrait avaler, et ce, en souriant …

Il avait réfléchi au long de ces semaines,
à comment il pourrait éviter ce supplice .
Il avait étudié nombre de stratagèmes,
mais rien n’avait marché : il buvait le calice …

Alors qu’il revenait de son dernier voyage,
et que le ciel était éclaboussé d’étoiles,
il souriait un peu, comme dans un nuage,
malgré l’odeur de l’âne, qui sentait le maroilles …

Il pensait au moment où il verrait sa femme,
à la tête qu’elle fera lorsqu’il jett’ra le thé,
et qu’il lui montrera ce que portait son âne :
huit sacs de cacao et cent vingt de café !!…

Moralité :       Bonne ânée et … bol sans thé  !!…